mercredi 19 février 2014
La traversée retour - le coup de la panne
La traversée retour.
Nous devons à présent quitter les Iles Vierges, traverser les Iles-sous-le-vent et revenir en Martinique, dans les Iles-au-vent. L'aller a été facile, le retour est en général moins simple car les alizés sont moins favorables. De grandes traversées nous attendent.
16 Février, 14h30
Nous quittons North Sound et remontons au Nord pour contourner Necker Island.
Puis nous obliquons à l'Est et franchissons le passage Necker.
C'est ce passage que nous avions abandonné à notre arrivée dans les Iles Vierges, cette fois-ci nous passons de jour, et dans le sens le plus facile. Nous avons attendu la bonne fenêtre météo depuis plusieurs jours, c'est le bon moment. Bye bye Virgin Gorda, Bye bye les Iles Vierges Britanniques.
Nous prenons un cap Sud-Est, direction Saba. C'est parti pour 18h de navigation. Le vent nous porte presque au bon cap, nous sommes au près. Alors que nous remettions brièvement le moteur en route, celui-ci ratatouille, et ne fournit pas de puissance. On insiste un peu : ça ne tourne pas rond, ça cale.
Nous sommes en panne, il est trop tard pour revenir de jour à Virgin Gorda, nous devons continuer.
Nous ne tenons pas suffisamment le cap. Or, le passage entre Saba et Saba Banks est étroit, et Saba étant montagneuse, nous risquons d'être déventés sous son vent, ce qui pose un problème avec le vaste récif de Saba Banks. Nous ne pourrons pas passer entre les deux sans virement de bord. Sans la sécurité du moteur, nous ne passerons pas par là. Nous décidons au cours de la nuit de contourner Saba Banks par l'Ouest. Ceci va allonger notre trajet, car nous ne pourrons stopper à Saba. Au petit matin, nous arrivons à la hauteur de Saba Banks. Puis nous passons au large de Statia et St Kitts. Par moments, le vent est fort. Les grands se relaient à la barre, la fatigue se fait déjà sentir.
Nous devons trouver un mouillage ou l'on puisse aller uniquement à la voile sans être déventés par le relief, et sans devoir slalomer entre des bateaux. Pas simple ! Nous choisissons de viser soit Marie Galante, mais il faudra beaucoup remonter au vent, soit Ste Anne en Martinique, mais c'est très loin.
Nous tentons de comprendre la panne et vérifions ce que nous pouvons, niveaux d'huile, tirettes de commande, filtre à air, courroies ... le bateau bouge beaucoup, le mal de mer rend les choses difficiles.
Nous dépassons Nevis et Montserrat. La nuit tombe à nouveau. Notre cap n'est pas très bon, nous ne remontons pas assez au vent. Cela nous fait longer les Iles à plus de 40 Milles. La Martinique reste en ligne de mire, mais c'est loin encore !
Durant les quarts de nuit, l'un est à la barre, l'autre allongé au fond du cockpit reste disponible pour donner un coup de main. L'espace est exigu, et même caché au fond du cockpit, on se fait tremper par des gerbes d'eau. Chacun attend avec impatience son tour pour dormir avec moi, au sec dans le bateau.
Au petit matin de mardi 18, nous passons à 35 Milles au large de la Guadeloupe. Le vent irrégulier nous laisse parfois au calme. On n'avance plus, mais on peut tenter de trouver la panne. Le filtre à eau de refroidissement est très sale, on purge, on nettoie. Ce n'est pas la cause la plus vraisemblable, mais ... ça marche ! Le moteur redémarre en fin d'après-midi.
Changement de plan, nous virons de bord, direction Les Saintes. Presque face au vent, nous avançons lentement (3 Noeuds) afin d'arriver au lever du jour.
On se réjouit d'être tirés d'affaire, de ne pas rater Les Saintes, et de pouvoir bientôt enfin se reposer. Quand à moi, je n'ai pas eu mon bain depuis deux jours, ça commence à faire long ! On a hâte de pouvoir passer un journée de farniente à la plage de Pompierre et de prendre un pot "Chez Cécile"
1h50, le moteur baisse de régime ... et cale.
Nous sommes à nouveau en panne.
Mouiller aux Saintes à la voile, on ne le sent pas trop. Marie Galante semble hors de portée, car face au vent faible, en tirant des bords il nous faudrait plus de deux jours. Nous reprenons notre cap Sud-Est vers la Martinique. Les quelques heures de moteur nous auront au moins permis de remonter 35 milles au vent ; la Martinique est encore à 24 heures de navigation, mais désormais joignable en un seul bord de près.
Mercredi 19
Nous remontons bien au vent, et nous avançons vite, mais le vent tombe parfois. A certains moments, nous dérivons plus que nous n'avançons. Christophe met à profit ces moments de calme pour s'intéresser au circuit d'injection.
Le filtre séparateur eau-gasoil donne pas mal d'eau. Démontage : le filtre est très sale. On en a un de rechange, c'est parti.
A la VHF, on capte un bulletin météo spécial du CROSS-AG de Martinique. Avis de Grand Frais entre Dominique et Martinique pour toute la journée. Vent force 7, vagues maximales de 5 mètres ! On ne veut pas se jeter là dedans, on choisit de se diriger vers Roseau (Dominique).
On connait le mouillage (et les bouées face à l'Anchorage Hotel), cela risque d'être déventé mais on prend cette option.
Papa a remplacé le filtre, et pompe, pompe, (pompe !) pour re-remplir de gasoil le circuit et les filtres, et purger toutes les bulles d'air.
Quinze minutes avant d'arriver à la bouée, le moteur ... redémarre !
Happy end, nous sommes arrivés, amarrés au calme dans la baie de Roseau, au terme de 70 heures de navigation. Nous allons rester quelques jours, le temps que la météo redevienne clémente.
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